Santé

Le Nigeria veut moins de dépendance à l’aide étrangère pour le VIH

5.12.2025, 09:10

Les subventions des partenaires internationaux et des agences donatrices constituent 90 pour cent des investissements du pays dans la lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme.

Le gouvernement nigérian a appelé, lors de l'audience publique de la Commission des maladies infectieuses de la Chambre des représentants, à une réduction progressive de sa dépendance à l'aide internationale pour financer la lutte contre le VIH/SIDA, la tuberculose et le paludisme, soulignant la nécessité de renforcer le financement domestique pour garantir la durabilité des programmes.

Lors de cette audition, le ministre de la Santé, Muhammad Ali Pate, a déclaré que le pays doit prendre davantage de responsabilité dans le financement de ses priorités sanitaires. Il a rappelé que les subventions étrangères ont sauvé des millions de vies, mais que la dépendance à long terme menace la continuité des programmes de santé. Selon le ministre, le financement national actuel reste insuffisant, les dépenses de santé étant bien en deçà de l’objectif de 15 pour cent fixé par la Déclaration d’Abuja. Il a également insisté sur le rôle des États nigérians, dont la participation accrue est jugée cruciale pour soutenir les programmes VIH.

La Commission parlementaire examine l’utilisation de 4,6 milliards de dollars de fonds reçus entre 2021 et 2025, notamment du Fonds mondial et de l’Agence des États-Unis pour le développement international, dissoute en mars. La collaboration de la Commission des délits économiques et financiers et la Commission indépendante des pratiques de corruption a été sollicitée pour s'assurer de la bonne utilisation des subventions reçues par le pays.

Les responsables nigérians précisent que la transition vers un financement domestique ne mettra pas immédiatement en péril l’accès aux médicaments antirétroviraux. Toutefois, ils avertissent que la pérennité des programmes dépendra d’une combinaison de contrôle rigoureux des fonds existants et de la mobilisation accrue de ressources internes. Cette initiative intervient alors que plusieurs donateurs internationaux réévaluent leurs engagements à l’aide internationale et que le Nigeria cherche à renforcer son autonomie sanitaire.