Portrait

Tchad : Abakar Mahamat lutte contre les déserts médicaux

31.03.2025, 13:55

Il a d'enveloppé une borne de télémédecine qui met en relation les patients avec les médecins via une application mobile, permettant des consultations à distance.

Pour pallier le problème des déserts médicaux et garantir l’accès aux soins pour tous au Tchad, Abakar Mahamat, un jeune informaticien de 26 ans, a développé une borne de télémédecine connectée à internet et alimentée à l’énergie solaire, dénommée « Telemedan ».

Équipée d’appareils médicaux et de logiciels, cette borne met en relation les patients avec les médecins via une application mobile, permettant des consultations à distance. Les patients peuvent recevoir, par visioconférence, des diagnostics et des ordonnances médicaux sans se déplacer.

« Teleledan s'adresse en premier lieu aux populations reculées qui ont du mal à accéder à des services de santé et qui sont souvent contraints de se déplacer jusqu'en ville pour une simple consultation. Elle cible également les décideurs politiques en leur proposant une solution locale et efficace pour pallier le manque de médecins et la surcharge des hôpitaux publiques », indique Abakar dans un entretien accordé à la dpa.

Avec une population de plus de 19 millions d’habitants, le Tchad ne compte qu’environ 2797 médecins dont 441 sont expatriés à l’étranger, selon des chiffres communiqués en 2023 par l’Ordre national des médecins du Tchad. L’Organisation mondiale de la Santé recommande un minimum de 23 médecins pour 10 000 habitants.

C’est après avoir été frappé par la pénurie de médecins lors d’un séjour, en 2019, à Abéché, troisième ville la plus peuplée du Tchad, que Abakar se résout à apporter une réponse à cette problématique. « Voir mes semblables et ma communauté souffrir de cette manière a été le déclic pour moi. Il fallait que les choses changent », souligne-t-il.

À ce jour, la solution Telemedan a impacté plus de 2000 personnes et permis de réaliser près de 10 000 téléconsultations. L’entrepreneur tchadien projette d’étendre ses opérations à d'autres pays d'Afrique subsaharienne, avec pour objectif d’atteindre 1 million de personnes d'ici à 2030.